Les ouvrages de franchissement (ponts, viaducs ou passerelles) sont reliés aux chaussées adjacentes par des joints de chaussés. Ces joints de dilatation sont aussi mis en œuvre à intervalles réguliers sur les ponts dont la longueur de tablier dépasse la valeur minimum recommandée sans joint. Quel est leur rôle, comment les choisir et quand les remplacer ?
Qu’est-ce qu’un joint de chaussée ?
Les joints de chaussées sont des joints de dilatation mis en œuvre sur un pont afin d’assurer la continuité de l’étanchéité et de la circulation sur le tablier. Ces joints assurent aussi les raccords entre le tablier du pont et les chaussées adjacentes.
Sur les ponts-routes, ces dispositifs se composent de plusieurs éléments : le joint de chaussée lui-même, mais aussi les solins, les relevés de bordure de trottoir, les solutions d’assainissement, les joints de trottoir et les couvre-bordures. Certains sont facultatifs et d’autres sont absolument indispensables. On pense par exemple à tous les dispositifs d’étanchéité et d’évacuation des eaux de pluie.
Quel est le rôle du joint de dilatation sur un pont ?
Le joint de chaussée confère au pont une certaine liberté de mouvement. Il peut s’agir de mouvements relatifs entre deux éléments de structure. Dans tous les cas, le tablier du pont doit rester étanche. Cela suppose la mise en œuvre de solutions de jointoiement capable d’assurer la continuité de l’étanchéité.
Où se positionnent les joints de dilatation d’un pont ?
Les joints de dilatation d’un pont se trouvent à minima au niveau des extrémités du tablier. Cela peut suffire pour un tablier court. En revanche, plus le tablier est long, plus il faut prévoir de joints de dilatation intermédiaires. La mise en œuvre régulière de joints de dilatation sur le tablier du pont permet de réduire l’amplitude de variation de longueur et l’intensité des efforts transmis en têtes d’appuis. Ces variations peuvent être liées au changement de température ou aux effets différés rencontrés sur les structures en béton.
Combien faut-il de joints de dilatation sur un pont ?
Pour ces raisons précédemment évoquées, la longueur continue sans joint de dilatation du tablier doit être limitée. Cette longueur maximale sans joints est plus souvent fixée à 500 mètres, voire 600 mètres avec des joints de dilatation standards.
Avec des joints spéciaux, il est possible d’aller jusqu’à 800 ou 900 mètres de tablier continu. Un surplus non négligeable pour la conception de ponts innovants et de nouvelles structures surprenantes. Par exemple, le viaduc du Loing sur l’autoroute A19 affiche une surface de tablier de 18 000 m² et atteint 1 008 mètres de longueur sans joint.
Pourquoi limiter le nombre de joints de dilatation sur un pont ?
Si les joints de dilatation des ponts sont utiles, il ne faut pas non plus en faire trop. Les joints, bien que recouverts, constituent un point faible dans le revêtement étanche d’un ouvrage. Si l’eau venait à s’infiltrer, cela pourrait compromettre la solidité et l’usage du pont.
Comment combler les joints de dilatation des ponts ?
Les dispositifs installés au niveau de la coupure du tablier sont aussi appelés joints de dilatation. Ces solutions garantissent la continuité de la surface de circulation pour les usagers qui empruntent le pont. Les écarts de joints de dilatation sont relativement importants, si on les compare à d’autres joints de construction.
De plus, les joints de dilatation des ponts sont soumis à de fortes sollicitations dues à la structure elle-même, mais aussi au trafic, qu’il soit routier ou piétonnier. Le dispositif mis en place doit pouvoir résister à ces différentes contraintes.
Quand faut-il changer de joint de chaussée ?
Le joint de chaussée doit nécessairement être remplacé à un moment donné. Le rythme de remplacement peut évoluer selon l’intensité du trafic routier et donc l’agressivité dynamique exercée sur la structure. Avec le temps, les joints finissent par s’user et peuvent ne plus assurer leur fonction aussi efficacement qu’auparavant. Ces dispositifs doivent donc être retirés et remplacés régulièrement.
Comment choisir un joint de chaussée ?
Le joint de chaussée doit être choisi en tenant compte de critères multiples : les paramètres qui influent sur les mouvements de structure, les caractéristiques spécifiques de l’ouvrage liées à l’étanchéité et à l’entretien par exemple, le modèle de joints, le type de pose…
La nature du trafic routier fait partie des critères à étudier. Il faut pouvoir traiter le passage d’une structure à l’autre de façon cohérente. Ainsi, si les chaussées adjacentes sont soumises à un trafic lourd ou léger (moins de mille véhicules par jour en circulation), les tabliers et les joints de chaussée doivent eux aussi répondre à ces contraintes. On retrouve ainsi des joints de chaussée légers, semi-lourds ou lourds.