Construire une maison sur un terrain argileux: quels sont les risques ?

Ne pas procéder à une étude de sol présente toujours des risques pour tout projet de construction, surtout lorsqu’il s’agit d’un terrain argileux. L’étude de sol est effectuée par un géotechnicien sur plusieurs mètres de profondeur, afin de savoir si le sol en question pourra accueillir les fondations d’une construction. De plus, un sol argileux n’est pas très stable, car en période de sécheresse, il se rétracte, tandis qu’en présence d’humidité, il se gonfle. Sachez que le phénomène RGA ou retrait-gonflement des sols argileux est souvent une source de fissures qui touche les maisons construites sur un terrain argileux. Bref, un projet de construction sur un terrain argileux n’est pas sans risques et il faut que ses fondations puissent résister aux RGA. Cet article l’explique plus en détail.

Le phénomène retrait-gonflement des sols argileux RGA

Ce phénomène naturel est encore méconnu du grand public, mais il affecte essentiellement les maisons individuelles construites sur un terrain argileux. Il s’agit d’un phénomène accentué par les effets du changement climatique, car le RGA est issu de la variation du teneur en eau du terrain argileux. Autrement dit, le sol gonfle selon le volume d’humidité et se rétracte en cas de sécheresse, provoquant ainsi l’instabilité de l’assise du bâtiment. En effet, avec le cycle de séchage-humidification, les sols argileux perdent peu à peu leurs propriétés hydromécaniques. À noter que le RGA entraîne un mouvement de sol pouvant aller jusqu’à 10 cm. Toutefois, les effets d’une sécheresse géotechnique peuvent également provoquer le mouvement du sol pouvant atteindre 1,50 m à 5 m de profondeur, en présence d’un arbre de haute tige. À noter que depuis le 1er janvier 2020, un terrain situé dans une zone sujette au phénomène RGA, alors que celui-ci est destiné à un projet de construction, doit faire l’objet d’une étude de sol. De ce fait, dans le cadre d’une vente, le vendeur doit remettre le résultat de l’étude géotechnique au futur acquéreur du terrain. Grâce à ce type d’étude, il devient possible de mettre en place des fondations adaptées au terrain argileux.

Les précautions à prendre avant la construction d’une maison sur un terrain argileux

Une construction réalisée sur un terrain argileux doit disposer d’une structure rigide. Pour cela, l’utilisation de chaînages horizontaux sera nécessaire pour maintenir les parois porteuses, ainsi que les murs porteurs. De plus, pour éviter que votre maison ne se fissure en seulement quelques années, ses fondations doivent atteindre une profondeur d’au moins 0,80 m dans une zone modérée et au moins 1,20 m dans une zone à risque. Les raccordements en eau de votre maison doivent également se relier au réseau collectif, car les zones de rejet de l’eau doivent au moins se trouver à une quinzaine de mètres de votre maison. À noter que la disposition de ces chaînages doit être fermée et continue, avec une hauteur équivalente au niveau des planchers. Comme les déséquilibres hydriques peuvent également affecter la stabilité d’une construction, la réalisation d’une ceinture étanche sur tout le périmètre de la maison sera nécessaire. Sinon, la mise en place d’un dallage imperméable périphérique ou d’une géomembrane suffisamment large sera également envisageable pour sécuriser une construction sur un terrain argileux. Ces différents dispositifs permettent de limiter l’évaporation de l’eau du sol, car plus il y aura de perte hydrique, plus les risques de fissure seront importants.

Bref, la réalisation d’une étude de sol est indispensable pour toute construction d’une maison sur un terrain argileux. Les constructeurs recevront également un exemplaire de cette étude avant d’entamer les travaux, afin qu’ils se conforment aux recommandations de sécurité mentionnées dans le dossier en question. De ce fait, le respect des techniques spécifiques signalées dans le plan de prévention des risques naturels (PPRN-RGA) est une obligation pour tout projet de construction. De plus, en l’absence de cette étude de sol, les constructeurs ne seront pas tenus responsables d’une éventuelle faille du bâti.